Manifeste pour une troupe utopique (2018)

Texte écrit à plusieurs mains lors de l’atelier de recherche de la compagnie mené à Anis Gras (Arcueil) en juillet 2018.

J’AIMERAIS QUE CETTE TROUPE SOIT
mixte
transnationale
ouverte à toutes les formes de pensées théâtrales possible
dans l’entraide, l’écoute et la bienveillance
décoloniale
dans un rapport de plaisir et non de productivisme
prête à modifier chaque fois ses façons de faire, ses manières de fonctionner
pluridisciplinaire
d’accord qu’une personne puisse partir et revenir (ou pas)

J’AIMERAIS QUE CETTE TROUPE
voyage beaucoup
parle plusieurs langues
aille à la rencontre de pays en dehors de l’occident
trouve une vivacité dans les échanges
réponde aux besoins de chacun
invente d’autres formes d’économie
sache faire la cuisine
puisse accueillir et prendre en charge les enfants potentiels de chacun
invente de nouvelles manières de ressentir, à partir d’idées qui existent déjà, qu’elle n’ait pas peur du poids du passé, qu’elle le ressente comme une force
ne se pose pas la question de sa légitimité
accepte tous les moments d’énervements intérieurs, que ce soit possible et que ce ne soit pas grave d’avoir de la colère
parle, parle, que la parole soit importante entre les gens
aille vers d’autres métiers, qu’elle soit en dialogue avec l’extérieur
pense à la question du public et d’où elle joue
joue partout, tout peut être un lieu de théâtre
accueille des compagnons de passage
laisse toujours un couvert de plus à la table, au cas-où
habite dans un château et dans des cabanes dans la forêt d’à-côté
paie ses comédiens.nes et ses spectateurs.rices (pour cela, créer la société qui permet à chacun de recevoir un revenu indépendamment de son travail)
en attendant, fasse payer les spectateurs.rices en fonction de leurs moyens (sans justificatifs demandés à l’entrée)
cultive un potager
brasse sa propre bière
fasse son propre vin
s’intéresse à la transmission
s’investisse dans les projets de chacun sans jugement

J’AIMERAIS QUE CETTE TROUPE ELLE AIT
au moins un lieu où elle soit la bienvenue
pas de limite dans les mœurs ou les générations
une admiration mutuelle les uns pour les autres
accès à des fonds illimités
des animaux
toujours assez à manger pour d’autres
un lieu commun où elle se retrouve sans obligation d’y vivre

PREMIERS MEMBRES, Nil, Vincent, Pauline, Elise, Florentin, Sylvère, Maxime, Marie-Julie, Climène, Guillaume